Regards sur notre région : Extraits du livre "Laghouat, Essai d'histoire sociale" d'Odette PETIT -suite

Publié le par MOHAMMED HADJ AISSA


Regards sur notre région : Extraits du livre "Laghouat, Essai d'histoire sociale" d'Odette PETIT -suite

Le tissage est également lié à l'élevage : s'il ne pleut pas, les toisons sont vendues dans le Tell, où sont restés les moutons qui ont transhumés: le marché de Laghouat ne dispose plus alors que
de la laine de quelques moutons demeurés sur place et il doit alors se ravitailler auprès des commerçants du Nord ou de Ghardaia, à des cours qui varient en fonction de la demande et qui
peuvent devenir très élevés. Enfin, nous l'vons dit, la vente locale des produits de l'artisanat est fonction du pouvoir d'achat de la population, souvent éprouvée par les multiples crises économiques qui sévissent au Nord et dont les effets se répercutent jusqu'à Laghouat.

A côté de ces facteurs occasionnels qui empêchent l'artisanat d'art de devenir un artisanat de production, des raisons plus graves et plus profondes menacent d'être fatales aux artisans
traditionnels : nous les retrouverons à la fin de ce chapitre.

Bornons-nous simplement à remarquer ici que l'artisant traditionnel ou artisanat d'art, doit céder la place à l'artisant moderne de type utilitaire, qui répond mieux aux nouveaux besoins engendrés par une évolution orientée vers l'occident.

Cet artisanat utilitaire que l'on a souvent défini comme un artisan de transformation, de fabrication et surtout d'entretien ou de réparation est, lui aussi traditionnel puisqu'il existe à Laghouat depuis de longues années. Mais il se diversifie de plus en plus après la conquête pour répondre aux conditions et aux besoins nouveaux. Le premier Commandant Supérieur de Laghouat ne déplorait-il pas déjà l'absence d'ouvriers qualifiés pour relever les ruines que la conquête avait causés? Il faut à la ville disait-il, "une dizaine de bons maçons civils, des menuisiers, des charpentiers et des tailleurs de pierres, un tailleur d'habits, un cordonnier, un serrurier, des jardiniers, des blanchisseurs et un armurier". Ces demandes furent satisfaites par les espagnols ou des déportés de 1848 établis à Médéa.

L'observation de la situation de l'artisanat utilitaire en 1938 et en 1949 nous permet de faire quelques remarques concernant l'évolution de ce secteur de l'économie.

L'enquête menée en 1938 sur l'artisanat indigène, nous livre en effet, la liste complète des corps de métiers de Laghouat (tableau ci-dessous) :


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Corps de métiers      Chefs d'entreprise          Patrons        Ouvriers et apprentis


Cordonniers                                                    
3                          34


Bouchers                                                                                    
25


Tanneurs                                                                                     
3


Menuisiers                      
2                                
6                        16


Forgerons                                                          
4                        13


Céramistes (Zellidj)                                            
2                        10


Maçons                                                                                       
32


Tailleurs et couturiers                                                                   
36


Ces chiffres révèlent que les demandes exprimées en 1854 par le Commandant Supérieur ont été largement dépassés. Remarquons cependant, que les besoins ont augmentés suivant les orientations qui s'étaient destinées dès l'occupation, c'est-à-dire dans les secteurs de la construction avec les maçons, les céramistes et les menuisiers, de l'habillement avec les tailleurs et les cordonniers,
et de l'alimentation avec les bouchers. Ces secteurs d'ailleurs, encore assez proches des besoins de première nécessité.

Enfin, tout comme dans l'artisanat d'art, les conditions de travail ainsi que la valeur professionnelle ne paraissent guère avoir changé : en 1938, seuls deux menuisiers sont mécanisés; ils ont
chacun une scie et une raboteuse fonctionnant électriquement. Mais l'installation électrique qui date déjà depuis plusieurs années n'est pas encore utilisée à l'échelle industrielle. L'ouvrier
Laghouati ne se sent donc pas encore menacée par la mécanisation, et dans l'ensemble il est favorisé par rapport à ceux qui s'adonnent à l'agriculture et à l'élevage; cette situation ira d'ailleurs en s'accentuant.


Extraits proposés par notre ami Ahmed Mechattah

Publié dans AHMED MECHATTAH

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S
<br /> <br /> c'était mieux avant. au moins on produisait nos aliments et nos habits. maintenant on est dépendant de x et de y.  où sont les tapis de grand mère, où sont les cachabias, où sont les hiyaks,<br /> où sont.... les autres jalousaient la femme Laghouatie, ..... maintenant,............ <br /> <br /> <br /> <br />
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