Décoloniser l'histoire

Publié le par Laghouati

      Monsieur Ali Sohbi, sociologue et enseignant à l’université d’Oran a écrit un article dans le quotidien d’Oran du 13 octobre 2008. Il y  aborde l’histoire de Laghouat telle que rapportée par les auteurs français  et ne manque pas de la critiquer et apporter les correctifs qui s’imposent.

  J’ai décidé de le publier vu la gravité  du sujet traité et les grandes répercutions  qu’il peut avoir sur la compréhension de l’histoire du pays  par les jeunes générations.

 

  Merci, Monsieur Sohbi, pour avoir mis le doigt sur un problème aussi fondamental et aussi crucial pour la recherche de la vérité historique.

 

  M.Hadj-Aissa le 21 Décembre 2008

 

 

 

         ” Pur plagiat et racontars sans fondement ni véracité (docuscum libro) de vouloir légitimer le témoignage irrationnel de missionnaires tels les Fromentin, Redan,      Lavisse, et plus particulièrement Melia, personnage dont l’histoire ne trace aucune biographie, exclu par l’ordre de classification des maîtres,qui se voit attribuer des roses. Baudin disait: l’historien ale devoir de juger les évènements qu’il raconte. L’article tiré du livre («Laghouat ou les maisons entourées de jardins») relate une péripétie péjorative très fausse des Laghouatis et rend éternel l’amour de Djohra, Ben Bellag, BenHamida et la belle femme juive, minimise la résistance lors de la prise de Laghouat, un rêve qui s’est réalisé pour la France  et que les Romains n’ont pas osé entreprendre, d’après l’auteur. Quant aux affirmations mesquines sur le saint marabout, elles sont pures calomnies. Ce sage avait pour mission d’enseigner  la foi, la spiritualité, la droiture, l’amour de mourir pour sa patrie: vouloir porter atteinte par cette tragédie d’aspect colonial afin de détourner, tromper les mémoires, fausser la vrai vision des choses dans le but de faire renaître une atmosphère de discorde, est un acte irréfléchi.  Notre aïeul n’est ni turc ni slave. Il est le digne descendant  d’Idris, de la grande lignée de Fatima El Zohra, fille de notre Prophète Mohamed (QLSSSL). Que son âme repose en paix.  Quel intérêt y avait-il de laisser croire que le saint marabout avait fait allusion à l’exaction d’Arabes, lui qui debout, assis, couché sur le côté, parmi ceux qui invoquent Dieu, méditent avec humilité et crainte, se trouve qualifié de séducteur, titre sans fondement à l’encontre d’un juste élevé dans l’adoration et la crainte d’Allah. L’ignorance ne peut permettre de discerner le vrai du faux, ou le bien du mal.


Croire en ces missionnaires auxiliaires, complices des chefs militaires sanguinaires, ces lascars qui avaient pour ordre de tâter les terrains, créer des zizanies, déclencher des enfumages, réduire les espaces vitaux, violer la tranquillité des peuples, conformément aux schémas de la congrégation de la propagande. L’Abbé Suchet disait multiplier les croix et les chapelles à Alger: allez lui demander comment ! Les blasphèmes et provocations sans raison ne datent pas d’hier. Est-il raisonnable d’admettre que le motif de la conquête a été qu’un certain Duval, souffleté à l’aide d’un chasse- mouches, serait la cause du conflit ? Marcel Morand, dans son étude sur le droit musulman, disait: Ce qui développa dans l’esprit de Mohammed (QLSSSL) le germe de la vocation prophétique revient aux enseignements juif et chrétien, à savoir que l’Ancien Testament comprend cinq libres de Moïse. S’ajoutent les Evangiles, les actes des apôtres, les épîtres, l’Apocalypse et la vulgate. Le Coran est l’unique livre de l’Islam. Voilà des thèmes où il fallait s’aventurer. Hadj Aïssa, en visionnaire, avait pris le serment, de son vivant de Laghouati, d’être enterré sur la cime du rocher qui partage la ville en deux pour demeurer juge aux différences, être témoin des prédictions qu’il leur a faites. Il disait que nous avons construit cette forteresse, mis fin aux querelles, fait de notre cité un berceau de rébellion, préparé les populations aux malheurs qui les attendent, en faisant allusion à l’invasion espagnole dans l’Ouest algérien. Il ajoute et jure sur le saint livre: je vois les soldats mécréants avec leurs collabos de chiens qui gisent sur les bas-fonds de ma forteresse, chose que confirme Bouscaren, un général créole qui ne figure sur aucun recueil, tué dans cette bataille appelée «guerre des sacs»). Il qualifia les défenseurs de la ville de fanatiques et d’opiniâtres.


Il est aberrant que l’on trouve le moyen et la salive pour déconsidérer la bravoure d’honnêtes gens qui ont défendu leur terre au corps-à-corps et à la baïonnette pour arracher la liberté. A l’inverse de cette stupide réflexion rhétoricienne d’intellectuels qui rajoutent l’ellipse, dans le but de laisser croire que les anges ont dirigé la marche des roumis, la suprématie revient plutôt à l’utilisation de l’arme chimique pour la première fois de l’histoire. A noter que Laghouat a perdu les deux tiers de sa population, soit 3.627 âmes.


Ce malheur ne paraît pas intéresser les conteurs de la logique objective. Par contre, les dires, ragots et commérages sur la vie de cet homme paraissent intéressés, à l’inverse de son soufisme et de sa vie d’exégète. Sachez que Hadj Aïssa mérite le surnom de protecteur de la ville. Il repose à la plus haute  cime, à jamais vénéré comme il se doit par la population.”

Ali Sohbi, Sociologue



 

Publié dans HISTOIRE

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