UNE AME QUI S'EN VA -Amine Lotfi Soukhal-

Publié le par MOHAMED BEN CHIKH AL -AGHOUATI

À mon père Hadj Ahmed SOUKHAL dit Taleb en hommage et regrets éternels

    

 Le firmament est triste, il a perdu de sa clarté

Tout est vide et sombre, l'être aspire à la bonté

Le martyr brille de mille feux éternels

L'avenir sera fécond, l'éternité sera plus belle

 

Tout rengorge de rêves, d'espoir et de bruits

De rameaux verts, d'azur frissonnant d'eau qui luit

Et d'êtres fragiles qui rendent la vie belle

Qu'a donc le soleil, qu'a donc l'hirondelle

 

Le saint homme caressant le doux espoir

De sortir indemne du trou sombre et noir

Du refrain joyeux où naîtra l'humanité entière

Chanson qui doucement monte et devient prière

 

Les bonnes actions remontent aux confins des cieux

C'est l'âme qui transcende, écartant grand les yeux

Sur ce paradis rêvé qui s'éclaire comme un visage

S'ouvrant grand devant lui comme un immense passage

  

L'oiseau parle à la rose, la fleur parle aux rayons

Tout est beau, tout est calme, admirable création

Les arbres sur les étangs dressent leur verte ombelle

Le ciel serein à l'horizon, la lune est vraiment belle

 

Onde et sphères, à la fois tous les éclats flottants

Ici l'automne, ici l'été ; là est son printemps

O! Fleuves O! Océans, souffles, soupirs, haleines

Vertes prairies, arbres, rosiers, blé mur des plaines

 

Odes qui s'élèvent stoïquement jusqu'au ciel

Emanations des prières strophes au goût sucré du miel

La délivrance approche, l'horizon furtivement s'éblouit

Le jour dans sa splendeur éclipsera toute nuit

 

Le saint homme savoure éperdu l'immensité sacré

Il contemple le paradis dans son écrin nacré

Les constellations diaphanes comme des iris étoilés

Charriant les effluves du bien à sa bonté mêlée

 

Faisant escale auprès des astres rayonnants

Ou tout ombre disparaît au contact de son nom

L'infini tout entier d'extase et de piété se soulève

Pour laisser passer le saint homme fils d'Adam et d'Eve

Amine Lotfi

En hommage à tous nos disparus(es) aux êtres chers(es)  qui ont laissé un vide incommensurable et qui nous manquent terriblement aux amis de mon père qui l'ont précédé et qui sont fiers de l'accueillir parmi eux à mes oncles, mes tantes, à si Hadj Aissa Boubakeur son ami de toujours à toute l'humanité aux aïeux à mon grand père MOLINARI GIACOMO  à vous Hadj, Kradra, Djamel, Hadj Ali, Benhaouia, Farid Halim , Gazou et Agathe et à ceux et celles qui ont compati à notre douleur.

 

Publié dans AMINE LOTFI

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Mon père le Nationaliste, le Moudjahid<br /> <br /> J'écris et je témoigne aujourd'hui sur un personnage que j'admire le plus au monde …..en 1954… il avait le choix…..il l'avait fait …….<br /> Molinari-Soukehal Hadj Ahmed dit Taleb, puisque c’est de lui qu’il s’agit, était la cheville ouvrière et le pont inexpugnable par où transitaient toutes les liaisons avec les Moudjahidines et leurs responsables. <br /> Ils l’avaient choisi à bon escient pour être leur passerelle, leur gué et le réceptacle idoine qui récoltait à ses risques et périls au milieu d’une faune d’affidés au colonisateur, armes munitions habits et renseignements. <br /> De fait, ceux-ci et quelques autres à présent disparus, connaissaient bien le passé révolutionnaire sans taches et sans reproches de Hadj Taleb, tandis que la plupart des parents, voisins et amis savaient que le défunt fut un infatigable Fidai et un nationaliste de la première heure.<br /> Et ce n’était que justice que les Moudjahids, les nationalistes et les oulémas de l'intérieur n’avaient pour lui que respect et déférence. <br /> Molinari-Soukehal Ahmed fils de Hachani orphelin de père à l'âge de cinq années a été élevé par les Soukehal ses oncles maternels. <br /> Avec son frère et sa sœur, ils ont vécu pauvres, mais dans la dignité.<br /> Dignité qu'ils ont acquise de leur appartenance à ces Maghraouas rebelles, qui ont préféré la mort en ce décembre 1852 à la vie de luxure, de farniente et d'esclavagisme.<br /> Les Soukehal fiers Amazigh Maghraouas, rescapés du génocide de 1852, sont les fondateurs de l'ancêtre de la ville de Laghouat : Ben Bouta. (In NOTES SUR L’HISTOIRE DE LAGHOUAT par E. MANGIN Lieutenant au 1er Tirailleurs Algériens…..« Les Oulad-Sekhal et les Oulad-Zid, chassés du Zab par l’invasion hilalienne, vinrent s’installer auprès des précédentes fractions, et de concert avec elles fondèrent un ksar qui prit le nom de Ben-Bouta……….Les Oulad-Serghin étaient formés : 1° des Djemani et des Beddara, descendants des Laghouates-Ksel ; 2° des Oulad-Sekhal, venant des Oulad-Zid du Zab ; 3° des Felidjet, venus du Sud de la Tunisie.<br /> Les Hallaf comprenaient : 1° les Oulad-Kherig, originaires du Ferdjioua (province de Constantine); les Megharba, venus du Maroc ; 3° les Oulad-Abdallah et les Oulad-Salem, qui venaient du Gourara ; 4° les Oulad-Bou-Zian, appartenant à la fraction des Hadjadj…..»<br /> Son père Hachani était le premier petit fils de Giacomo Molinari, Italien de Cavagnano principauté de Milan.<br /> Giacomo Molinari dit Ahmed bâtisseur de son état avait épousé la religion musulmane, et avait pris pour femme une valeureuse Laghouatie de la lignée des Maghraouas.<br /> Les oncles maternels à mon feu père avaient combattu le colonialisme, plusieurs sont morts ou portés disparus en ce décembre noir de 1852.<br /> Touchés par l'infâme séquestre en exécution de l'arrêté du gouverneur général du 25 Janvier 1853, la famille Soukehal ne comptait plus que deux frères, le reste de la famille a été victime de l'holocauste et décimé. <br /> Une partie des Soukehal avaient pris le combat avec Bennacer Benchohra, une deuxième s'était expatriée vers d'autres régions du pays, fuyant la famine et les maladies qui se sont déclarées en relation avec le génocide.<br /> Le nom des Soukehal fait partie du paysage algérien. <br /> Des familles de l'Est, de l'Ouest, du Centre Est, du Sud, du Centre Ouest portent ce nom prestigieux. <br /> La ville de Laghouat, où est né Ahmed dit Taleb, a de tout temps constitué un rempart imprenable contre l'occupation française et n'a plié qu'au terme de nombreuses attaques au cours desquelles les trois quart de sa population ont été exterminés. <br /> Le combat s'est poursuivi après et a duré sous le commandement du Moudjahid Bennacer Benchohra plus d'un quart de siècle. <br /> Ce grand combattant qui n'avait jamais abdiqué reste une référence de combattant acharné sans peur et sans reproche contre l'ennemi.<br /> Visiblement, l’anonymat et la discrétion qui avaient donc jusqu’ici caractérisé le passé militant de l’homme, mon feu père, n'étaient plus de mise à l’annonce de son décès qui a provoqué chez ceux qui l’ont connu et apprécié une vive émotion qu’ils avaient tous du mal à contenir. <br /> Les «anciens des années de feu» se reconnaissaient aux marques physiques, parfois aux handicaps très perceptibles, que l’âge et surtout les souffrances du temps de guerre ont fini par imprimer sur leurs corps meurtris. <br /> Tous ceux qui ont connu, ou eu à croiser au moins une fois, au cours de leur parcours militant, avant et après l’indépendance du pays le regretté disparu, étaient unanimes quant aux qualités de celui que la plupart d’entre les «Laghouatis» continuaient d’appeler avec amitié et considération «Taleb» ; que le résistant s’était choisi, par référence à sa profession de dispensateur du savoir. <br /> Il aurait été bien fier d’entendre et d'apprécier, là où il est maintenant, les hommages que les Laghouatis lui rendirent le jour de son enterrement.<br /> Au reste, les propos tenus confirmaient, précisaient ou complétaient les informations diverses sur le passé du défunt au gré de rencontres inopinées de gens qui, un jour ou l’autre, avaient partagé avec lui une séquence de son parcours d’un combat qui n’a fini qu’avec sa mort. <br /> En rapportant fidèlement ici l’ensemble de ce qu’il avait fait pour son pays sans rien recevoir en retour ce sera plus que l’hommage mérité dû à l’un des innombrables Moudjahids de l’ombre. <br /> Peut-être serait-ce le moment opportun, et surtout l’obligation de sauvegarder un pan de la mémoire du combat de ceux qui ont fait la guerre, l’ont vécue et qui font aujourd’hui sciemment l’objet d’occultation.<br /> Molinari Ahmed, qui avait pris le nom de Soukehal (au temps de la colonisation il était considéré comme Français et non pas comme indigène musulman), par amour pour l'Algérie qu'il avait très chérie. <br /> C'était un nationaliste nourrit au sein de la glorieuse ville martyre n fois. <br /> Il était de l'avis de ces concitoyens, un personnage très respecté, célèbre pour sa droiture et sa gentillesse. Une aura se dégageait de lui. Notable il l'était à sa manière, érudit il l'était encore plus.<br /> Les jeunes, les vieux, les moins jeunes, tout le monde cherchait sa paisible compagnie, il était adulé par toute la population Laghouatie.<br /> L'armée coloniale ayant eu vent que le jardin des Soukehal était un lieu de passage pour les moudjahidines, et de suite, elle installa un casernement et/ou/un poste tout près de celui-ci. <br /> Ce casernement dotait en moyens humains et matériels, avait reçu l'ordre de tirer sans sommation sur les personnes qui violaient le couvre-feu instauré. <br /> On ne sait, à ce jour, par quel moyen Soukehal Ahmed, détourna un collabo qui composait ce campement au profit des Moudjahidines et de la révolution. Une taupe était installée. <br /> Soukehal Ahmed et les Moudjahidines témoignèrent ensuite en faveur de ce valeureux combattant.
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