Mr. Fechkeur et les Sportifs
Mr Fechkeur appréciait les sportifs en particulier ceux peaufinés par Richard. Il se vantait qu’ils auraient le dernier mot sur le terrain non à cause de leur technicité, non, car la SONATRACH, pourrait se payer mieux en fait de technique. Mr Fechkeur l’Emqadam, lui , tablait plus sur « le troisième » souffle de ses gars et ma foi, il ne se trompait pas.
Les haras de l’IAP, étaient assurés d’avoir sur pieds des jeunes gens aux jambes vigoureuses quand on est sommé de courir sans arrêt une heure durant de 18 h à 19 h , heure du dîner à l’IAP, pour un oui pour un non aux ordres de Mr. Richard.
Mr. Richard,le grand prêtre es gymnastique de l’IAP de Hassi-Messaoud.
Il me souvient de l’année 1975 où l’équipe de football IAP remporta la coupe inter équipe, premier prix, du 24 Février.
Le football n’était pas le fer de lance de ces jeunes-là, il n’empêche qu’ils remportèrent sans conteste le match final contre la trop fière équipe du Département de la Production.(la D.P.).
L’équipe de football, de l’IAP avait pour capitaine le jeune Sehairi de Constantine – il Pète le feu ce gars-là.
Il fallait le voir sur un terrain de… volley-ball !
Sehairi avait les coudées franches même avec si Fechkeur.
A la veille de ce match ultime, le match du 24 février, il s’est fait convoquer par Monsieur Fechkeur…
- « Et demain, il y a le match ! Déclara le Directeur avec son superbe éclat de rire, vous êtes prêts, hein ? »
Ne ratant pas une occasion, quand elle se présente, Sehiri répond
- « Fin prêt, monsieur, mais, ajouta-t-il, mais, monsieur nous n’avons pas de tenues valables pour soutenir dignement l’IAP…Vous savez comment…avec tout le monde qui sera là… »
- « Ainsi donc, il vous faut des tenues je vais les faire venir demain d’Alger. »
Et aussitôt dit aussitôt fait.
Hafsi Belkheir, le Chef du Personnel du Centre dût préparer, séance tenante, un ordre de mission pour Mr. Tamine, un enseignant en Forage et Tamine fut chargé par Mr.Fechkeur de ramener les tenues de l’IAP de Boumerdes.
- « Allez donc, là bas, à l’IAP, elles sont prêtes, mais attention, il faudra reprendre l’avion de ce soir, nous en aurons besoin demain. »
- « Je me souviens du grand jour, m’a dit Sehiri avec émotion.
Monsieur Fechkeur m’a dit ce jour-là, alors c’est aujourd’hui, n’est ce pas ?
Il me livra les tenues dans son bureau. Il interrompit son sourire me considéra longuement et puis il déclara, « à mon tour d’émettre mes conditions,… tu as les tenues ? Elles sont belles … alors, à mon tour, de te dire qu’il faut remporter la coupe. »
Il avait l’air sérieux. Il ne plaisantait pas.
J’ai pris les tenues, et soldat de la cause, je me sentis investi par le général de la mission sacro-sainte de remporter la coupe, quoi qu’il arrive.
- « Pas de problème, monsieur nous aurons la coupe ! »
Ce jour Mr. Fechkeur devait passer la journée à Alger, il ne rentra à Hassi Messaoud que par le dernier vol. Et il fonça de l’aéroport vers le stade d’Irrara à tombeau ouvert, il arriva quand nous étions à la deuxième mi-temps. Je vis la voiture directionnelle, une 504 familiale parmi les voitures et je vis Fechkeur l’Emqadam, tout à côté.
Il était là !.
Fechkeur était là ; le général était là ; il venait prendre la rançon et mon sang ne fait qu’un tour ; je sentis mes forces se décupler. Et sans me vanter, je dribblais tous ceux qui étaient sur mon chemin, et les arrières, je me trouvais face au gardien de but et j’y mettais toute ma force ; je le flambais d’un but si foudroyant qu’il en resta bouche bée. Il n’a vu que du feu, le malheureux gardien de but. »
Pendant le déroulement du match, Lahmar Djelloul, le longiligne gars du Chleff a été agressé par un joueur de l’équipe adverse ; il eut une fracture du tibia .Mr.Fechkeur s’en assura.
Fort de l’ascendant qu’il avait pris la veille la vedette du Football, Séhairi, crut qu’en le présentant à Mr. Fechkeur , ce long et filiforme blessé du match de la veille, il obtiendrait quelque dispense aux travaux de camp…
- « Ah, oui c’est vrai…ça te fait mal ? Oui, oui bien sûr ! Mais l’autre jambe, ça va ? Eh bien on va te trouver un travail qui te convient, hein ?
(Catastrophe !)…
- « Mais, monsieur Fechkeur, il a une fêlure du tibia…et…
- « Ah, si, si, si…une fêlure du tibia ? Mais, l’autre jambe, ça va, n’est ce pas ? Tu vois ce râteau ? Tu vas travailler avec Si Djabou, le chef jardinier dans ce carré en face de mon bureau. Tu pourras t’appuyer sur le râteau de temps en temps ! Djabou, fais le travailler en ayant l’œil sur lui. »
- Em mlih, ya l’emalam ! dit-il avec un sourire, triomphant…
أمليح يا لمعلم
Ce que je pourrais traduire par :
- C’est… succulent, patron !
N. COTTE
