Savoir vers quoi «changer»

Publié le par LAGHOUATI


http://www.lejourdalgerie.com/Editions/210311/une/Lejour.htm


Savoir vers quoi «changer»


Ça bouge drôlement ces jours-ci, en Algérie, dans pas mal d’endroits. Je ne parle pas des marcheurs  qui animent la matinée du samedi, mais de ceux qui ne sont pas contents du changement qu’a subi le pays depuis 1988 et qui ne marchent pas. On ne les trouve pas sur Facebook, ils ne parlent pas de «démocratie» et ignorent tout de ce qui agite les partis politiques et les associations qui les accompagnent. Ils sont les étudiants qui n’aiment pas du tout les «réformes» qui ont affecté les performances de l’université, dont personne ne reconnaît le bien- fondé, sauf leurs concepteurs. Ils sont les chômeurs qui ne comprennent pas pourquoi il n’y a pas d’investissements, donc de création d’emplois, alors que le pays a de l’argent. Ils sont ceux que l’Etat a abandonnés, depuis qu’il a accepté que ce soit au marché de s’occuper du développement national. Ils sont ceux que le marché a laissés-pour-compte pour ne s’occuper que de ceux qui savent tirer leur épingle du jeu. Sans parler de changement, ils le proposent concrètement. Certains ne doivent pas les aimer en disant d’eux qu’ils sont des «tubes digestifs», mais des «opérateurs» du marché ont bien saisi le message et commencé à réfléchir aux réponses économiques qu’il faut donner. Le seul problème est que le paysage politique n’exprime pas clairement «qui est pour quoi». On n’a droit qu’à des appels au «changement» sans que l’on nous précise ou que l’on sache vers où on déménage. Ce serait le minimum de voir vers où on veut nous emmener, car toutes les destinations ne sont pas verdoyantes pour tout le monde. Car le «changement» est bizarrement scandé par les puissants de ce monde. On le constate, en Libye, où les acteurs du «changement» ont trouvé grâce auprès des pires ennemis des peuples et ont opéré une jonction militaire avec eux. Ce n’est certainement pas pour les recettes du pétrole et du gaz de ce pays qui sont utilisées pour le bien-être du peuple dans son ensemble. Le peuple, lui, peut le savoir, mais personne ne lui a demandé son avis. Comme il a toujours suivi les promesses, il s’est divisé entre fidèles de Kaddafi et pro- insurgés, alliés de l’Otan et parrainés par Sarkozy. Les deux pans sont à des lieux de distinguer le bout du chemin, tracé en dehors d’eux, sur lequel ils se sont engagés. Probablement celui de la destruction de l’Etat national symbole de résistance, au seul profit de la mondialisation libérale, sous les coups des F16 et des Rafale. En Tunisie et en Egypte, les peuples perçoivent déjà le sens du «changement Facebooké», ils n’en veulent pas et le disent tous les jours. Alors que ceux qui ont eu le «changement» escompté sont revenus à leurs affaires et s’indignent que le peuple continue de ne pas voir que le «changement» est réalisé. En Tunisie, Hillary Clinton a dû sentir le vent de la contestation à son encontre. Les manifestants contre sa visite avaient envie de lui dire en face, ce qu’elle va lire dans la presse : «Nous avons fait la révolution tous seuls, sans que personne ne nous aide. Les Américains ont pendant longtemps soutenu le dictateur (Ben Ali) et ils veulent maintenant récolter les fruits de notre révolution». Un parler vrai sur ce qu’elle est venue faire. Un jour enverra-t-elle, peut-être, ses bombardiers à la place de sa souriante frimousse. Elle peut compter sur la «Ligue arabe», qui a tenu à réitérer  «son soutien à une zone d’exclusion aérienne en Libye», comme si la décision de l’ONU en avait encore besoin.

Par Badis Guettaf


Publié dans Expression-Divers

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<br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> l'article lu sur le site Tout sur l'algerie  TSA<br /> <br /> <br /> ELLE SERA LANCEE CE MERCREDI<br /> <br /> <br /> Nabni, nouvelle initiative citoyenne pour le changement en<br /> Algérie<br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Une trentaine de chefs d’entreprises et d’experts internationaux, issus de la génération post‑indépendance, lanceront mercredi 13 avril une<br /> nouvelle initiative pour un changement en Algérie dès 2012, à l’occasion du 50e anniversaire de l’indépendance nationale. Le groupe Nabni considère que la célébration du<br /> 50e anniversaire de l’indépendance en 2012 arrivera à un moment charnière  où l’avènement de la légitimité démocratique remplacera définitivement la légitimité<br /> historique.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Baptisée Nabni, l’initiative se déroulera en deux étapes, la première en 2012 et la seconde en 2020. « Nabni 2012 » se fixe comme objectif la préparation d’un plan de 100 mesures qui pourrait être réalisé en douze mois, entre les dates symboliques du<br /> 5 juillet 2011 et du 5 juillet 2012 », ont expliqué les initiateurs du projet dans un document obtenu par TSA.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> La deuxième étape, qui débutera le 5  juillet  2011, consistera à  préparer, dans  le<br /> prolongement des 100 mesures, et suivant une méthodologie participative similaire appuyée par le site www.nabni2012.org,  un  document  prospectif  pour  l’Algérie  de  2020, <br /> fait  de stratégies sectorielles détaillées pour se projeter dans l’avenir et engager le second cinquantenaire de notre république sur des bases solides, à partir d’un bilan bref et serein<br /> des réalisations des cinq dernières décennies.  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ce plan stratégique pour l’Algérie de 2020 sera constitué de stratégies sectorielles détaillées et de propositions concrètes sur le<br /> développement économique, la gouvernance et les institutions, la société et la culture, l’éducation, le savoir et l’innovation et enfin, la qualité de la vie, l’urbanisme et le développement<br /> durable, selon le document.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Le plan fera l’objet d’une large consultation nationale de janvier jusqu’à juin 2012. Les résultats des travaux seront présentés le 5<br /> juillet 2012. Le groube Nabni se dit ouvert à toutes les compétences algériennes de bonne volonté, notamment les jeunes. Il est constitué d’Algériens et d’Algériennes nés après l’indépendance,<br /> résidant en Algérie et à l’étranger.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Le groupe « se fixe comme objectif de constituer  une force de proposition et d’action dans le développement de l’Algérie dans<br /> l’œuvre de réforme profonde et durable du pays au cours des dix prochaines années », selon le document. <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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