Moi, LAGHOUAT-Par Kader Brahimi-

Publié le par LAGHOUATI

  Je publie une nouvelle fois un texte de notre ami qui vient de nous quitter à jamais depuis seulement quelques heures . C'est l'un de ses plus beaux textes sur Laghouat , qu'il affectionne au dessus de tout et à laquelle il est resté fidèle jusqu'au bout sans jamais fléchir ni se résigner. 

Adieu Abdelkader ! Laghouat ne t'oubliera pas ! 

Un texte sublime qui sera toujours là pour nous rappeler le souvenir de notre ami disparu.

Ce texte a été publié pour la première fois le 5 Mars 2013

 

Mohamed Hadj Aissa le 29 9 2014 après l'enterrement de notre ami Allah yarahmou

                                                  Moi, LAGHOUAT

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                                                                                                                                                                                                                   Je suis là, depuis que la lune éclaire mes nuits, depuis que le soleil réchauffe ma terre, depuis que les eaux du ciel creusent mes oueds et les débordent, pour étendre mes vallées. Je suis là, depuis que les étoiles ont brillé pour anoblir mes fils et leur révéler leur lumière. Gloire à DIEU qui m’a tant donné pour élever les générations.

 

Louanges infinies au TOUT PUISSANT qui a guidé mon peuple sur le chemin de sa paix et l’a assuré des privilèges de sa clémence.

 

Ne suis-je pas une terre bénie, tout le temps protégée des déchainements de la Création ? Point de cataclysme décimant, séisme anéantissant ou mal exterminant.

 

J’ai requis mes brises oasiennes pour rafraichir vos rues et vos demeures lorsque, les canicules des étés ardents, voulaient étouffer vos soirées et troubler l’aubaine du repos mérité.

Jai fait danser mes somptueux palmiers dans l’air pur de mes jardins, pour vous jouer les plus apaisantes mélodies et vous aider à retrouver vos rêves, suspendus au moment exquis. Des songes saisis au milieu de la nuit par le sommeil qui vous quitte, comme pour vous châtier. Des fantasmes qui vous révèlent la lune étrange et belle, sitôt adorée dans le chagrin et la souffrance, par Abdallah mon poète.

 

J’ai appris au vent les plus belles romances, pour parler à votre cœur et chuchoter vos tendres confidences, dans l’oreille de votre bien-aimée.

 

J’ai accommodé les senteurs des jasmins d’El Cordoba et le parfum des lilas de l’Alhambra, que vos ancêtres exhalaient à l’aube de leur séjour, il y a déjà des siècles.

 

J’ai ouvert mes portes aux caravanes de vos aïeuls, pour les épargner des hordes ennemies.      

 

J’ai dédié à vos enfants, les écoles qui exaucent vos passions pour la culture des grands peuples et les civilisations des hommes.

 

J’ai fait jaillir mes sources de lumière pour étancher votre soif du savoir.   

  

Sereins, vous érigerez de ma terre vos murs et vos toits, que je vous garderais pour des temps. Ma terre, qu’il vous plaira de mettre dans la bouche pour agrémenter le lait de votre maman. Ma terre, dont vous connaîtrez le goût avant même celui du pain. Qui au début de sa vie, encore rampant comme un petit ver, n’en a mangé?

 

Je vous veux tous là, serrés entre mes seins, dans ce lieu aussi grand qu’un petit jardin. Ici où, depuis hier et il y a mille ans, vous revenez en y trouvant tous ceux de votre sang et confession, pour rencontrer vos lointains parents. Émouvant mais paisible, ce temple familial, que la berge de mon M’zi vous a jadis légué, à l’Est de mes murailles; En marques de recueillement à mes défunts et de compassion pour mes fils et leurs familles.

 

De grâce alors, je n’ai point besoin de vos concepts et clameurs mais, de vos forces et courage, pour rebâtir les ruines que vous avez faites de mon histoire !

 

                                                                                                                                                                   le 05.03.2013

                                                                                                                                            Kader Brahimi         

 

Publié dans LE BEDOUIN GRIFFONNEUR

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A
<br /> Si un jour votre ami médecin vous dit, je suis fatigué, ne prenez surtout pas cet air étonné pour lui<br /> demander de quoi se plaint-il, lui qui est docteur pour savoir déjà, comment ne pas tomber malade. Il ne saura jamais satisfaire votre curiosité,  ni<br /> vous  libérer du souci amical que vous semblez avoir pour lui. Il est tout juste malade lui,… qui est médecin.<br /> <br /> <br /> Kader Brahimi<br /> <br /> <br /> (25.01.2013, dédié à mon ami Ahmed Chehami)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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A
<br /> Merci mes oncles pour cette amitié très<br /> sincère pour mon père ainsi que 3ami laghouati moi aussi je ne vous oublierai jamais et<br /> <br /> <br /> Je resterai fidèle à mon blog<br /> <br /> <br /> Assia<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />  <br />
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L
<br /> <br /> Qu'ALLAH VOUS PROTEGE<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> Merci ASSIA  Abdelkader BRAHIMI  pour ce récit qui fait parler de  la vérité<br /> vraiment Laghouat est fier de ton père allah yarhmou .<br /> <br /> <br /> <br /> البصمة تبقى وان غاب أصحابها<br />
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L
<br /> <br /> oui fière de notre ami Abdelkader , mon frère , mon ami que je n'oublierai jamais pour les merveilleux moments passés ensemble . Mes salutations à sa famille<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> <br /> <br /> Devenir président d’un pays est un rêve  compliqué<br /> <br /> <br /> Devenir un savant nobélisé est un rêve élevé<br /> <br /> <br /> Devenir un grand footballeur comme Zidane est un rêve passionné<br /> <br /> <br /> Dès qu’une femme fait de vos espoirs un rêve fou, quoi que vous tentiez, vous ne réaliserez ce rêve, si elle n’est assez folle pour<br /> rêver comme vous.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Kader BRAHIMI   2014                     <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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L
<br /> condoléance<br /> <br /> <br /> Madame brahimi et Toute la famille<br /> Hassane et Marfoua  présentent leur sincère condoléance à la famille <br /> GUIBADJ à la suite du<br /> décès de la Chère Aïcha. et Que Dieu l'accueille dans son vaste paradis .<br /> <br /> <br /> <br /> إن لله وان أليه راجعون اللهم يمن كتابها وهون حسابها ولهمها حسن الجواب واغفر لها وثبتها بالقول الثابت واجعل الجنة مستقرا لها.<br /> <br /> <br /> <br /> والهم ذويها الصبر والسلوان انك سمع الدعاء.<br />
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ع
<br /> <br /> PENSÉE:<br /> A L’occasion du  40 ieme  jour du DÉCÈS de  mon  <br /> Époux  Brahimi Aek. Je demande à tout ceux qui l’on connu et côtoyer d’avoir une profonde  pensée pour<br /> lui et envoyer une prière à son âme saine Rabi yarhmou<br /> <br /> <br /> <br /> أرجو من كل أحبائه وأصدقائه وأقربائه الدعاء والرحمة والمغفرة له ربي يرحموا.وجزآكم الله خيرا<br /> <br /> <br />  <br />
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L
<br /> <br /> ALLAH YARHAM AKHANA ABDELKADER<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> <br /> Et voilà, aujourd'hui Laghouat t'honore, rien que pour l'hommage que tu lui rends par ce bel éloge, en te réservant éternellement une place privilégiée sur sa noble terre près des tiens<br />  malgré tes hauts et longs envols loin d'elle de ton vivant.<br /> <br /> <br /> <br /> Que ton Ame soit accueillie au Paradis parmi les élus d'Allah !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> Lakhdar Bouhouia<br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> Mes sincères condoléances à la famille du défunt ! Que Dieu ait pitié de son âme et l'accueille das son vaste paradis ! Amine .<br /> <br /> <br /> Ils nous ont quitté un jour ! Une pieuse pensée pour eux :<br /> <br /> <br /> DADA Nouredine - ZENIKHRI Saâd - KAZI Kaddour - SOUFFI Amar - GUEDDOUDA Senouçi - KRADRA Salah - KHORSI Mabrouk - DRISSI Abdelkader<br /> - REZZOUG Hadj Mecheri - REZZOUG Hadj Tayeb - MAHBOUBI Abdelkader - FECHKEUR Tahar - CHENAF Tayeb - TAIFOURI Mohamed - METIDJI Bellabes - BENBRAHIM Ahmed - BELARBI Ali -  (tous anciens<br /> collègues de l'Académie des oasis et de la saoura)  <br />
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S
<br /> Quel hymne!<br /> <br /> <br /> Tout comme Laghouat n'a pas besoin de concepts et clameurs,  Monsieur BRAHIMI n'a, peut-être pas, besoin de remerciements. Mais ma passion pour cette ville vous dit quand même "Merci". Merci<br /> pour votre générosité de vous être porté la voix de ce lieu béni et charmant, merci pour les métaphores utilisées, merci tout simplement.<br /> <br /> <br /> Que les amoureux de Laghouat écoutent l'appel de la ville,<br /> <br /> <br /> Que les autres la respectent.<br /> <br /> <br /> Laghouat mère, n'est ni chauvine, ni xenophobe: Elle aime juste que son authenticité soit preservée, que son  histoire soit respectée, que sa générosité soit reconnue.<br /> <br /> <br /> Originaires, natifs ou citoyens venus d'ailleurs, oeuvraient pour Laghouat. Elle vous le rend bien: Ne souhaitez pas à la barque que vous montez de chavirer.<br /> <br /> <br /> Sous la Protection d'Allah.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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L
<br /> Salut tlm!<br /> <br /> <br /> мерси Kader,J'aime bien ta "plume" et ton style!<br /> <br /> <br />  <br />
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S
<br /> c'est tellement beau........<br />
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B
<br /> Merci si Abdelkader pour cette éloquence et ce récit qui fait parler notre chère ville, laissée-pour-compte, en mêlant, habilement, virtuosité du verbe et panache virevoltant. Laghouat ne peut<br /> qu'être fier de ses enfants.<br />
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A
Le titre est déjà éloquent il souligne le lien viscéral que cultivent les vrais Laghouati(e)s avec leur ville fantasmée. Il témoigne de l’attachement, dans l’imaginaire local, pour un terreau et un<br /> bout du monde à nulle autre pareille. En effet, la ville de Laghouat, ne se limite pas seulement à la géographie et à l’histoire. Elle est chargée d’images, porteuses de valeurs qui subliment une<br /> belle histoire qui se perpétue. Elle est magnifiée par les strates millénaires de l’histoire des Maghraouas qui ont façonné son destin, elle demeure le symbole d’une continuité à travers les<br /> générations et les époques, la ville restera un rempart face aux mutations du monde extérieur. De par sa compétence, et à travers le prisme d'une sociologie de l'immersion que notre ami Abdelkader<br /> nous a dressé un tableau particulièrement riche de cette ville en recouvrant des siècles d’amour et de tendresses partagés. Cette « communauté villageoise », le plus souvent fantasmée par les<br /> contemporains, assurait son existence principalement grâce à la mise en jachère des mémoires. Profondément enracinés dans leur terroir et solidaires au sein de la communauté villageoise, les<br /> habitants n’en demeuraient pas moins respectueux de l’ordre établi des choses. Les prémices de la mutation interviendront comme un petit tsunami dans les années 1970. La transition néfaste se situe<br /> véritablement dans les années 1980 avec la venue de nouveaux indus occupants qui vont profondément affecter la sociologie des habitants. L’essai fourmille d’exemples révélateurs d’un bouleversement<br /> irrémédiable. Les rôles sont désormais inversés. Les institutions n'assurent plus un rôle de régulateur social mais se doivent de répondre aux attentes de la population. La critique revient au<br /> lecteur. L'auteur décrit les faits avec un souci du détail remarquable, son objectivité supporte, sans peine, un regard empreint d'humanité. De surcroît, ce cri du coeur se révèle indispensable<br /> pour qui veut saisir les évolutions et les complexités de la société Laghouatie.
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