Hadj Saad Helloub : Seul le « visage « de Dieu lui importait
Hadj Saad Helloub : Seul le « visage « de Dieu lui importait
Hadj Saad Helloub
Notre ami Mohamed Fechkeur
Il voulait que j’en parle dans mon blog et il a beaucoup insisté pour que cela se fasse aujourd’hui et pas demain. Le personnage l’a tellement marqué qu’il a meme participé à façonner d’une manière indélébile une partie de sa personnalité en cours de formation il y a de cela un demi-siècle.
Lui c’est mon ami, mon ex-voisin de rue, mon ex-collègue de travail si Mohamed Fechkeur . Il a fait partie du groupe de jeunes adolescents , collégiens de Laghouat qui ont pris le maquis à un age où l’on ne pense qu’à s’amuser. La personne en question est le Moudjahid et le Moussabel Saad Halloub Ben Abdelkader, né à Hamda , à la périphérie de Laghouat en 1932 et décédé en 2003.
« Il le voyait venir souvent chez son père , une très grande amitié les unissait mais ce n’est que beaucoup plus tard que j’ai eu l’occasion de mieux le connaitre lorsque le destin nous mit sur le même chemin . Lorsque je décidai en 1961 à 17 ans de rejoindre le maquis c’est vers lui que je fus orienté et c’est lui qui me facilita tout et me permit de rejoindre « Lazreg » sans encombre.
C’était un homme au grand courage,très méthodique dans tout ce qu’il entreprenait , et ayant une grande audience auprès des siens , les preux Mekhalifs qui ont tout donné pour la libération de leurs terres. Ce que faisait Hadj Saad était des plus dangereux et des plus périlleux , au maquis nous étions plus ou moins à l’abri et puis nous avions nos armes pour nous défendre , ce qui n’était pas le cas pour notre homme.
Il était illettré mais quelle intelligence et quelle sagesse ! Il était écouté de tous et son avis était souvent sollicité.
A l’indépendance il préféra se consacrer à sa terre et à ses enfants . Aux personnes qui lui demandaient de faire valoir ses droits au « jihad » , il n’avait qu’’une seule réponse : ce n’est pour cela que j’ai fait tout ça.
Il était fier, trop fier comme savent l’être les Mekalifs , pour aller quémander quoique ce soit, son pays a retrouvé sa liberté et c’est cela
qui compte pour lui, le reste il le laisse pour les autres !
Il se consacra à l’éducation de ses enfants pour leur éviter d’avoir besoin de tendre la main aux autres. Ses enfants et même ses petits enfants sont aujourd’hui diplomés univeritaires et gagnent bien leurs vies. Il leur a appris à rester fier comme il l’a été durant toute sa vie .
Voilà tracé en quelques lignes le parcours d’un fierMakhloufi du nom de Hadj Saad Helloub , que Dieu lui accorde la récompense qu’il mérite et qu’il n’a jamais osé demander aux humains. »