Explosion de 1948: Hadj Mahmoud Kazi revient sur le sujet.

Publié le par LAGHOUATI

Kazi Hadj Mahmoud apporte quelques précieuses précisions sur  l'explosion de 1948

 

                   Les causes et les conséquences de l'explosion sont relatés à travers l'ouvrage "Laghouat, ville belle, rebelle et éternelle" pages 151 -152 et 153.

                   A noter qu'à cette époque, un comité de défense des droits des sinistrés a été institué groupant l'ensemble des propriétaires présidé par Boucherit Hadj Mohamed ben Berriche.

 

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Explosion d'une charge de deux tonnes de cheddite à Laghouat, en Septembre 1948.

Source d'information : DEHINA Hadj Bachir.

 

                   D'habitude dès qu'un camion chargé d'explosifs destinés à l'armée, le déchargement s'effectue sur le champ au dépôt des explosifs, sous forme de Blockhaus. En cas d'empêchement, le camion reste en dehors de la ville, à l'endroit connu sous le nom de champs de tirs. Ces mesures de sécurité ont été toujours observées, d'après les responsables militaires de cette époque.

                   Malheureusement, le malheur a voulu frapper la ville de Laghouat, en ce jour de septembre 1948, où le chauffeur n'a pas cru devoir respecter les mesures de sécurité, pour avoir stationné le véhicule à l'intérieur de la caserne, connue sous le nom de quartier Abdallah, situé au centre de la ville.

                   Les faits et les conséquences de l'explosion sont relatés, à travers cet ouvrage, d'une manière objective et sincère par Monsieur DEHINA Hadj Bachir, présent ce jour au magasin de son père, situé en plein centre de la ville.

                   Il est d'usage et comme d'habitude, les hommes quittent leurs domiciles, pour se rendre à leurs lieux de travail, ou à leurs jardins, pour ne laisser à la maison que les femmes et les enfants en bas âges.

                   C'est ainsi que la déflagration, dans une première étape a eu lieu exactement vers dix heures, du matin, dont les causes n'ont pu être déterminées, laissant croire que les rats auraient grignoté la poudre, causant des étincelles qui ont provoqué la détonation.

                   L'ensemble des murs de maisons ont été lézardés, provoquant des chutes de gravats. Les occupants dont la majeure partie des femmes et des enfants ont quitté précipitamment leurs maisons.

                   Par miracle et grâce à Dieu, le tout puissant qui a voulu épargner les vies humaines, quelques minutes après l'explosion, il y a eu d'un seul coup l'effritement et l'effondrement total de l'ensemble des maisons du quartier Gharbia, une poussière compacte et épaisse a envahi toute la ville, pendant presque une demi-heure. Tout de suite après, les citoyens, aidés par les militaires venus au secours ont dégagé des décombres les survivants et les corps de morts.

                   Les autorités civile et militaire ont pris des mesures d'urgence à savoir :

                   Le quartier Gharbia, déclaré zone sinistrée, sous haute surveillance des militaires qui ont encerclé et barricadé toutes les issues menant au quartier.

                   Interdiction d'accès des populations, pour éviter tout vol ou détérioration des biens des victimes de la catastrophe.

                   Création d'un village de toiles '' guitounes '' au nord de la ville, actuellement connu sous le nom du quartier des Gouatines.

                   Il est à signaler que l'autorité locale a voulu s'accaparer des parcelles de terre du quartier sinistré, pour la construction d'édifices publics (Dar El-Askri - Salle des fêtes - Synagogue etc..). Les habitants du quartier, victimes de la catastrophe, se sont opposés énergiquement, par la constitution d'un comité de défense des droits et intérêts de leurs biens.

                   Il est vrai que l’ensemble du quartier a été complètement rasé, à l’exception, je confirme à l’exception du mausolée du Cheikh El-Mabrouk, situé en plein centre, à une cinquantaine de mètres du lieu de l’explosion. Par la force, la grâce divine et la sainteté du Marabout, la bâtisse miraculée a été épargnée et n’a subi aucun dégât.

                   Il est à signaler que les débris et les gravats du quartier démoli ont servi à l’édification de la digue de protection du quartier Ksar Bezaïm, contre les crues de l’oued m’saad.

 

 

 

 

 

 

Quartier GHARBIA, après l'explosion en 1948


 

 

 


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Publié dans MAHMOUD KAZI

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A
<br />  "Il est à signaler que<br /> l'autorité locale a voulu s'accaparer des parcelles de terre du quartier sinistré, pour la construction d'édifices publics (Dar El-Askri - Salle des fêtes - Synagogue etc..)"<br /> <br /> <br /> Merci Si Kazi pour vos<br /> précieuses informations. La cause du sinistre reste inconnue. Mais avec votre passage ci-dessus est-il probable que l'incident soit délibèré?<br />
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