Dernier voyage de SINDBAD- par Amine Lotfi-
DERNIER VOYAGE DE SINDBAD
LAMRI MABROUK a été conduit le 28-07-2010 dans sa dernière demeure.
-Tout la population Laghouatie, les parents, les amis ont rendu un hommage solennel à celui qui savait comme pas un apprécier le sens de l’amitié , tous ont témoigné à l’unanimité, de l’humilité et de l’humanité de l’illustre disparu.
En rejoignant l’immortalité, SINDBAD laisse ses racines à jamais incrustées dans sa terre natale.
Ses funérailles furent une occasion de retrouvailles pour certains et témoignent du sentiment d’amour et de respect qu’ont les Laghouatis pour cet homme au charme discret et au parcours atypique.
70 courtes années ont jalonné le parcours de cet éternel globe trotters c’est d’ailleurs ce qui justifie en partie l’hommage mérité qui lui a été rendu puisqu’il a été comme tous les mortels qui l’ont précédé au terme du déroulement du destin commun aux hommes, à savoir naître, vivre et mourir.
Certes, tous les hommes sont mortels, cependant il y a des mortels qui ne meurent jamais.
MABROUK comme un pied de nez à l’histoire a marqué pendant plus d’un demi siècle l’histoire de la ville de Laghouat de son empreinte indélébile, il était à la fois un fin mélomane , un musicien qui taquinait la muse et surtout un grand philanthrope , Je me souviendrais comme beaucoup d’autres d’ailleurs de ce personnage attachant qui vous ouvrez toujours grandes les portes de son royaume en vous donnant les clés en prime , je me rappellerais aussi de ces soirées avec comme seuls témoins le silence cosmique et le son du luth qu’il maniait à la perfection d’un ténor et particulièrement ses tremolos dans la voix lorsqu’il imitait comme dans un murmure le maestro MED ABDELWAHAB il avait également le souci de demeurer constamment attaché à son rocher le TIZI GRAREM, et ce, malgré ses nombreuses pérégrinations.
En m’annonçant son voyage ultime vers les vertes prairies du seigneur , j’ai pensé qu’il avait certainement du dire avec son bagout , son stoïcisme et son courage habituel : « au revoir à ce monde de l’ingratitude , des jalousies et des rancœurs » .
MABROUK le nostalgique est resté très proche du peuple et en particulier des humbles, des pauvres et des sans voix.
Il est resté conforme aux grands enseignements qu’il a reçu de son père à savoir, l’esprit d’humilité, l’amour du prochain, la consolation de la veuve et de l’orphelin et l’attention aux plus démunis.
Laghouati convaincu, il a été de tous les combats contre la servilité et la vie médiocre l’attitude permanente de dialogue, de compréhension et de tolérance dont il a fait plusieurs fois faits montre même à l’occasion des moments les plus difficiles le singularise des autres.
Beaucoup se souviennent également de ses multiples interventions discrètes, efficaces et toujours en faveur de faibles et qui traduisent l’amour désintéressé qu’il avait à l’endroit de son prochain.
Quant à moi je n’oublierais jamais cette tendresse qu’il me prodiguait à chacune de nos rencontres. il était si prévenant à mon égard il m’avait beaucoup entouré de ses conseils et de ses interventions et à cet égard je me souviens et je me souviendrai toujours avec émotion et reconnaissance de notre dernière rencontre du 23-07-2010 où il m’avait si gentiment invité à venir lui conter fleurette et parler musique au mois du RAMADAN mais le destin pernicieux en a voulu autrement .
Je le sais en mon for intérieur que ce n’est qu’une séparation apparente car LAMRI MABROUK demeurera toujours parmi nous à travers ses actes chevaleresques qui resteront longtemps gravée dans nos mémoires et dans nos cœurs.
Je voudrais également que nous tous participons à l’unisson à perpétuer par nos actions de tous les jours cette semence d’éternité qu’il a su cultiver en lien avec toutes les actes et œuvres, des Laghouatis illustres inopportunément oubliés qui sont partis rejoindre les lointaines contrées du seigneur
Pour la ville de Laghouat qui compte chaque jour ses morts la mort de LAMRI MABROUK est une grande perte et un grand deuil.
Dans la ville, tous ses amis s’accordent à dire que depuis son enfance, MABROUK avait un comportement exemplaire, il n’avait de problèmes avec personne, Il est resté comme le sont ces génie incompris un bon enfant. .
Malgré ses nombreux voyages et occupations, il a gardé les habitudes culturelles de sa ville, lors de ses descentes chez des amis et il en avait beaucoup à travers le territoire national , il ne se gênait pas de partager avec eux ses repas et ses viatiques et ceux-ci se plaisaient toujours à le dire et à le répéter . Tellement, le personnage avait de la hauteur et du mérite.
Toutefois nous retenons de lui une grande leçon : « savoir s’oublier et se donner aux autres ».
Visionnaire, il l’a toujours été il nous laisse malgré tout un grand héritage que nous devrons nous efforcer de perpétuer, c’était un homme rigoureux, à cheval sur la ponctualité. Il ne laissait rien au hasard. Il n’aimait pas improvisé Il répondait à toutes les sollicitations d’ici et d’ailleurs, fidèle à lui-même et à ses convictions de tout entreprendre pour aider les autres.
Il a su intelligemment poursuivre et amplifier de façon remarquable son combat .
il était très attaché aux us et coutumes ainsi qu’au respect des traditions .
il n’aimait surtout pas se singulariser mais plutôt se distinguer ». Autant de qualités nécessaires qui faisaient l’homme qu’il a toujours été.
MABROUK LAMRI qui avait le culte de la fidélité et de l’amitié, tel un grand métronome nous précède comme il l’a toujours fait.
Et c’est sûr, nous le reverrons, et, il saura de la haut avec nos autres chers disparus : SI HADJ MUSTAPHA OUAZENE , SI HADJ AISSA BOUBAKEUR, HADJ TALEB SOUKHAL, HADJ LAMRI MUSTAPHA, HADJ KADA A’HMIDA, SI ABDELKADER ZNINI, ROUIGHI ATTALLAH continuer à nous attirer vers cette lumière diaphane à travers le prisme de son humanisme échevelé.
Il nous laisse en héritage une matière abondante qui ne demande qu’à être défrichée
Pour moi et pour tous ses amis c’est un sentiment de profonde tristesse c’était quelqu’un d’une dimension exceptionnelle.
Pour la ville de Laghouat mille fois orpheline de ses enfants sa mort c’est comme un rêve inachevé.
Recevez MABROUK la reconnaissance de tes pairs qui vous disent à Dieu et que la terre vous soit légère ».
Amine Lotfi