HOMMAGE A EL HADJ BABAGHAYOU MOHAMED RAFAA : un homme intègre et sociable s’en est allé.-par K.HADJOUDJA

Publié le par LAGHOUATI

HOMMAGE A EL HADJ BABAGHAYOU MOHAMED RAFAA : un homme intègre et sociable s’en est allé.

Le 27/2/2018 en fin d’après-midi, j’étais en visite avec quelques amis chez un ancien collègue de travail souffrant depuis quelques jours d’une bronchite sévère ; lorsque la nouvelle est tombée : EL HADJ BABAGHAYOU MOHAMED RAFAA est décédé subitement à l’hôpital Bichat à Paris. Je dois dire qu’à ce moment-là nous avions tous eu la même réaction : Un instant de silence et cette tristesse spontanée et évidente…

Un grand homme intègre, sociable, humble, attachant, souriant, ami de tout le monde s’en est allé ce 26 février 2018 sur la pointe des pieds…

Machinalement  son image apparut en boucle entre mes yeux et mon cerveau, ce qui m’incita à songer au personnage et à m’efforcer de me rappeler ce que j’admirais le plus en lui : sa simplicité sans vulgarité, sa précision sans sécheresse, sa correction sans froideur, sa concision, son laconisme et surtout une élégance intemporelle…j’en concluais que ce sont précisément ces qualités  intrinsèques  qui lui donnaient une véritable âme de Manager  hors-pair ! Ce qui lui a permis de parvenir  aux plus hautes fonctions de la hiérarchie au sein de la SONATRACH ; qu’il avait rejointe au moment de son abandon par les cadres étrangers en représailles des décisions de nationalisation des hydrocarbures par le défunt président HOUARI  BOUMEDIENNE  Le 24 février 1971. C’était à la fois un privilège et un défi. C’était la belle époque du patriotisme  enthousiaste et de l’amitié sincère. Il s’est fait remarquer par ses compétences  son sérieux et sa rigueur, réussissant ainsi à gravir les échelons de la hiérarchie jusqu’au poste de D.G.A puis Vice-Président de Sonatrach !! Une précision de taille qu’il faudra pourtant souligner pour l’histoire ; c’est qu’il n’était  NULLEMENT  UN  OPPORTUNISTE ! C’est ce qui fait son honneur !

Son indulgence et son vrai sens de l’humain le guidaient à savoir recueillir les bonnes initiatives, à regrouper les bonnes volontés, à prendre des décisions et à assurer les responsabilités. IL NE CONFONDAIT  PAS L’AUTORITE  ET  L’AUTORITARISME !

Lors des funérailles au cimetière de Sidi Yanès, l’un de ses subordonnées, accablé de tristesse, m’a confié : « C’est un homme jovial et juste ; plein d’humour à qui je dois beaucoup et qui est parti sans me dire au revoir ! ».

Un autre, la gorge nouée et les yeux mouillés renchérit : « Un jour, à Hassi R’mel, alors qu’il était Chef de Région ; j’ai commis par inadvertance une faute grave sur le site où je travaillais. Mis au courant, il se déplaça lui-même sur l’emplacement pour s’enquérir de la situation. Quand je l’ai vu descendre de sa voiture de service, je fus pris d’un tremblement  nerveux  incontrôlable en songeant que c’est mon dernier jour dans l’entreprise ; certain d’être viré et perdre mon emploi. J’étais l’ainé de la famille et j’avais à cette époque onze personnes à nourrir…Mon cœur battait à tout rompre. Je connaissais de réputation la rigueur du personnage et j’appréhendais avec angoisse son verdict.

Je me tenais debout, silencieux, en face de lui, presque au garde-à-vous. Sans dire un mot, il jeta un regard circulaire sur les installations sous ma responsabilité puis me fixa d’un regard critique et lança, calmement : « Ne refais plus cela. Fais attention et concentre-toi sur ton boulot. Une erreur comme celle-ci peut conduire à un désastre ! ». Sur ce, il tourna les talons et partit. Devant mes collègues étonnés, je ne pus me contenir ; et au lieu de pousser un « ouf » de soulagement, je…fondis en larmes ! ».

Afin de mettre en exergue ses nombreuses qualités personnelles et professionnelles ; et ainsi exhausser le vœu de notre ami SI EL HADJ KADDOUR  SONNE ; voici quelques extraits de son manuscrit du 3ème tome, à paraitre prochainement, intitulé : « Parcours d’un Autodidacte Algérien » dans lequel il décrit le défunt comme suit : « Mais au fait qui est MR. BABAGHAYOU MOHAMED RAFAA ? Ce que je sais de lui à cette époque, c’est celui d’un jeune et brillant cadre de la SONATRACH. Issu d’une famille modeste, bachelier à la fin des années soixante ; il rejoignit l’ECOLE  NATIONALE POLYTECHNIQUE  D’EL HARRACH à ALGER d’où il sortira comme ingénieur d’état en Génie Chimique. Il complétera par la suite sa formation à l’Institut Algérien du Pétrole dans la spécialité PROCESS  HYDROCARBURES.

Après les nationalisations, il est appelé, avec quelques collègues, à remplacer les cadres étrangers partis en masse.

MR. BABAGHAYOU MOHAMED RAFAA, du moins ce que j’ai su toujours  de lui tient à un principe : pas de favoritisme, pas de régionalisme, mais soutien des gens compétents et sérieux d’où qu’ils viennent ». Fin de Citation… « J’ai perdu un véritable ami ! », m’avoua-t-il avec une visible affliction, mais résignation oblige…

Quant à moi, je clos ce modeste hommage posthume à la mémoire de notre ami par cette sorte d’épitaphe : « IL EST PARTI COMME IL A VECU, COMME UN ANGE ».

                    Mes sincères condoléances à toute la famille.

          Que DIEU l’accueille en son vaste paradis. AMIIIIINE.

                 Prions pour le repos de son âme.

انا لله و انا اليه راجعون

Kamal Hadjoudja

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B
Son départ nous interpelle: Nous aurions dû être de sa compétence, de sa rigueur, de son exemplarité, de son amour du travail, de son honnêteté, de sa managérialité, de son endurance, de son amour du prochain, de son respect des autres, de son amour du pays et de sa famille, de son impartialité!
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