Gaz de schiste: il existe des solutions de rechange -Par M.T. HADJ AISSA-

Publié le par LAGHOUATI


fév 4 à 11h37 PM

OBJET /  GAZ  DE  SCHISTE  EN  ALGERIE

 

Cette histoire de gaz de schiste vient, encore une fois, nous démontrer que tout ce qui se décide dans notre pays vient d'en haut, d'une tour d'ivoire, sans consultation des principaux intéressés, les citoyens, la société civile, les cadres et experts, sinon, au moins, les élus quoique difficilement représentatifs (sic!).

Que le dossier devienne public et soit étudié, disséqué, parlementé, négocié puis, éventuellement, amendé ou/et accepté et décidé, ne semble pas être le modèle de procédure adopté.

 

A première vue, et pour le commun des citoyens algériens, et vu la situation de nos recettes utilisées (ou utilisables) et celles prêtées ou confiées au bas de laine des banques étrangères, nous ne sommes pas à l'agonie pécuniaire ni même en danger au point d'hypothéquer non seulement les prix de notre gaz conventionnel mais aussi aller nous aventurer sur les sentiers dangereux, polluants, destructeurs de notre environnement pour se frotter à ce gaz "nauséabonds et bouffeur d'eau vitale", capable de nous créer des cataclysmes sous nos pieds.

Des « fractures hydrauliques » de notre sous-sol risquent de provoquer par la suite des « fractures sociales » incontrôlables.

 

Aux USA, des populations entières ont du émigrer de leurs régions pour fuir les conséquences géologiques et polluantes de ces techniques de fracturation hydraulique.

Si les USA ont, depuis plusieurs années adopté et pratiqué ces techniques, c'est à cause de leur position de faiblesse de gros importateur de gaz conventionnel d'une part et possédant d’autre part, depuis leur création des lois libérales sur la propriété et l'exploitation privée des sols.

Leur orientation vers la recherche maximale de bénéfices et de profits rapides est logique (et même idéologique), vitale même. Se préoccuper du destin de la terre, de ses occupants et de l'humanité entière est le dernier souci de ces prédateurs capitalistes. Il suffit de voir les ruines de toutes ces villes, anciennes espérances des chercheurs d'or ou simplement détruites économiquement, villes fantômes abandonnées un peu partout sur tout le territoire des USA.

 

Cette politique de l'enrichissement rapide et facile et de la poudre d'escampette est une épidémie dont notre pays n'est pas immunisé.

Devons nous avoir les mêmes dispositions politiques et organisationnelles que les libéraux américains ? Devons nous être si affamés de recettes en faisant fi de notre avenir et celui de nos enfants ? Avons-nous décidé de condamner ce pays après avoir bien rempli nos poches ? 

Ou devons-nous suivre l'exemple de ces pays européens qui, malgré leurs besoins en hydrocarbures et ayant des possibilités en gaz de schiste, ont décidé, par la voie de la sagesse et du respect de leur peuple et de la terre de leurs ancêtres, de refuser de suivre cette voie suicidaire ?

Et pourtant les solutions de rechange existent pour ceux qui veulent vraiment voir et bien penser. Et nous avons au moins trois atouts majeurs pour éviter la catastrophe et construire l’avenir :

D’abord, les énergies propres et renouvelables ne manquent pas, et notre pays est bien placé pour être parmi les leaders en la matière.

Ce Sahara, ce "désert" qu'on veut polluer, massacrer, réduire à l'état de ruine invivable, est en réalité notre sésame, notre clé d'avenir, notre espoir futur. Le soleil, le vent, le sable, les nappes phréatiques, l'Albien et bien d'autres matières premières sont des richesses que nous jalousent nos ennemis et même nos amis.

Alors ! Sommes-nous capables de les gérer avec raison et sagesse par une exploitation judicieuse, des programmes préventifs à longue échéance pour nos besoins et ceux de nos générations futures ? Je crois que oui, je suis sur que nous en sommes capables.

 

Nous avons aussi les moyens humains grâce à notre jeunesse formidable qui, chaque fois qu'elle est face à un défi, se retrouve et répond oui à l’unanimité. Notre vrai devoir, notre vrai mission serait de sensibiliser, mobiliser et responsabiliser ces compétences aussi bien locales (criminellement délaissées) qu’expatriées, ces experts actuellement cerveaux émigrés au profit de l'étranger, moyens intellectuels, véritable armée de milliers d'ingénieurs et de managers formés ici et ailleurs. Les USA, l'Europe et les pays du Golfe ont bien compris la valeur de nos cadres et pour nous vendre ensuite les résultats de leur expertise !  Cadres nécessaires au pays mais, hélas, mal gérés et même souvent délaissés ou rejetés.

 

Et, cerise sur le gâteau, chance unique mal exploitée, nous avons encore un troisième atout majeur, ce sont nos capacités financières, même provisoires et certainement volatiles.

Judicieusement utilisées, elles sont capables de nous permettre de mettre tout en place avant ce fameux épuisement de nos énergies fossiles. C’est surtout une question de bonne gouvernance, d’écoute des uns (responsables) et de conseils participatifs des autres (citoyens).

 

Ces trois atouts majeurs, ces trois jokers sont malheureusement pollués, cancérisés par deux énormes problèmes: Celui d'une politique de gaspillage à outrance de nos moyens financiers et  humains, et celui de la gangrène corruptive.

Rien de positif ne pourra être fait sans éliminer sinon réduire au maximum ces deux poisons mortels pour notre société, notre présent et notre avenir. Cet impératif est une "note éliminatoire" pour l'Algérie et le peuple algérien.

Leur tourner le dos actuellement et se contenter de solutions artificielles provisoires et sans avenir, serait une attitude criminelle et suicidaire. Mais je crois que nous sommes capables de réagir car il n'est pas encore trop tard.

Peut-être, pour certains, nous sommes encore dans le domaine du rêve et donc de l'impossible. Et que plusieurs "ON", d'ici et d'ailleurs, essayent de nous convaincre du contraire, mais tôt ou tard, et quoiqu' «ON» fasse, notre serons obligés de nous réveiller et alors la « vraie solution » s’imposera.

Personnellement et vu l’environnement très instable, je crois que c'est pour très bientôt car nous sommes à un point d'inflexion, point de départ pour un changement total, en souhaitant qu'il ne soit pas trop brutal. Ce n'est qu'un problème de temps et de communications car ses causes sont réelles, tangibles et palpables et beaucoup en souffrent ! Oui beaucoup trop !

 

Je crois que notre jeunesse n'est plus perméable, ni à "l'opium politique", ni au "bâton arbitraire", ni même, pour la plupart, à la "chkara corruptive". Elle est capable de réagir et ce n'est pas par l'imitation d'une pale figure du soit disant "printemps arabe" que viendra la solution mais d'un cas spécifique, à la mode et à la sauce piquante algérienne.

Et pour ceux qui ont la mémoire courte, il suffit de consulter l'histoire de ce peuple riche de ses composantes humaines multiples et de ses expériences victorieuses séculaires pour être sûr que cette jeunesse ne permettra à personne d'ici ou d'ailleurs de nous embarquer sur cette voie suicidaire.

HADJAISSA_M.TAYEB_15-12-2012

 

 

Publié dans HADJ AISSA M.TAYEB

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S
<br /> Humblement, je dis BRAVO pour cet article.<br />
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