Entretien exclusif avec le Moudjahid Hadj Mohamed Kouili dit El Fida( P1)

Publié le par LAGHOUATI

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Je l’ai encore revu ce matin pour un deuxième entretien . Il , c’est hadj Mohamed Kouili di El Fida.

Nous sommes restés ensemble près de deux heures trente. Notre entretien a été plus élaboré que la fois passée où notre ami a parlé à bâtons rompus .Je savais que je devais m’en tenir aux questions que j’avais préparées de crainte que hadj Mohamed se perde un peu dans les méandres de la révolution sans qu’on puisse s’en sortir

Ma première question a été : Qui est Mohamed Kouili ?

 Je suis né en 1935 et très jeune j’ai gardé moi et mon frère les moutons que possédait mon père . On avait près de 300 têtes et nous nous déplacions de  Ghardaia aux confins du Tell pour faire paitre notre cheptel . En 1945 notre troupeau a été complètement décimé et mon père fut contraint de nous faire descendre à Laghouat .

Q2 : Quand avez-vous rejoint le maquis et dans quelles circonstances ?

R2 :  en 1955 , je m’en souviens très bien , nous avions la vingtaine . Le désœuvrement aidant , nous étions un groupe de copains qui passait son temps à se bagarrer contre d’autres groupes de jeunes et à nous adonner à toutes sortes d’écarts de conduite. Un jour que nous nous bagarrions contre d’autres jeunes , ton père et chikh Chatta sont venus à passer par là et nous sermonnèrent par ces mots qui ont été pour moi et pour quatre de mes amis un vrai déclic «  Au lieu de vous battre entre vous utilisez vos forces juvéniles à vous battre contre ceux qui vous asservissent »

A partir de cet instant nous nous sommes mis à chercher activement un lien qui nous aiderait à rejoindre les maquis. Dans notre région il n’y avait pas encore de maquis, nous avons convenu d’aller du coté des Aurès  et là il nous fut conseillé de retourner à Laghouat et d’y chercher un lien car si vous voulez monter à partir d’ici ce serait peine perdue car on ne vous connait pas et vous serez renvoyés.

C’est ainsi que nous retournâmes à Laghouat et après de grands efforts nous pûmes enfin prendre attache avec un « itissal » qui nous conduisit chez Abderrahmane Belhadi  du coté des maquis d’El Gaada en septembre  1956. Mon premier accrochage avec l’ennemi  a été peu de jours après avoir rejoint le maquis . Cela a été très dur pour moi qui avais à peine 21 ans et les moudjahidine que j’avais trouvés avant moi. Abderrahmane Belhadi fut blessé et emprisonné par les soldats français. Moi et les quelques Moudjahidine qui en échappèrent pûmes effectuer un retrait à l’occasion de la nuit tombée….

 

Suite…

Publié dans NOS VÉNÉRABLES AINES

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