HADJ MOHAMED GHEMARI L’HOMME QUI NE SAVAIT PAS DIRE NON PAR AMINE LOTFI
HADJ MOHAMED GHEMARI L’HOMME QUI NE SAVAIT PAS DIRE NON
Quelqu'un meurt,
Et c'est comme des pas
Qui s'arrêtent.
Mais si c'était un départ
Pour un nouveau voyage...
Quelqu'un meurt,
Et c'est comme une porte
Qui claque.
Mais si c'était un passage
S'ouvrant sur d'autres paysages...
Quelqu'un meurt,
Et c'est comme un arbre
Qui tombe,
Mais si c'était une graine
Germant dans une terre nouvelle...
Quelqu'un meurt,
Et c'est comme un silence
Qui hurle.
Qui nous aiderait à mieux entendre
La fragile musique de la vie...
Hadj Med Guemari était connu, apprécié et aimé de tout le monde il a quitté le plancher des vaches et a tiré sa révérence il y a de cela 23 ans, c’était un généreux bienfaiteur, un mécène iconoclaste et un authentique philanthrope qui ne savait pas dire non , il avait le cœur dans la main et jusqu’au jour d’aujourd’hui le Don Quichotte qu’il a toujours été pour les sans grade et les nécessiteux est perpétuellement cité en exemple pour sa modestie, son altruisme, sa bonté sans limite et son humanisme à nulle autre pareille.
Nombreux sont les petites gens pour lesquels il est venu discrètement en aide qui témoignent encore de la générosité et de la grandeur d’âme de cet homme qui a laissé, faut-il encore le souligner, un vide parmi la population locale qui voyait en lui son dernier recours.
Personne ne pourra lui contester ce qu’il a légué à la postérité comme valeurs humaines et de sacrifices dans l’accomplissement de la bienfaisance et de la générosité sans " Zoukh "ni apparat, ni ostentation, Hadj Med l’homme prodigue sans vraiment le chercher était devenu plus qu’une icône à Laghouat et sa mort a laissé un grand vide qui sera très difficile à combler.
La personnalité de ce mécène hors du commun est difficile à cerner pour celles et ceux qui cultivent toujours à l’endroit des hommes d’exception des à priori.
Il se dégage cependant de ses actions multiples, une indéniable qualité :
LA FIDÉLITÉ.
Fidélité à la parole donnée, fidélité aux siens, fidélité à sa région natale et, enfin, fidélité aux nécessiteux qui venaient solliciter son aide et son assistance.
Il n’existerait aucune hiérarchie entre ces différentes valeurs qu’il plaçait toujours sur le même plan et qui se retrouvaient bien souvent étroitement mêlées dans ses choix.
Il serait vain de tenter de dresser une liste exhaustive de ses innombrables bienfaits, qui se sont fortement accélérés au cours du temps, pour atteindre leur paroxysme dans les dernières années de sa vie.
Certains bienfaits seront réalisés avec éclat, d’autres - aussi nombreux - dans la plus grande discrétion.
Je ne me permettrais pas ici de les rappeler et encore moins de les citer, mais la qualité première qui définirait le mieux mon cousin et qui me parait la plus distinctive est sans aucun doute son altruisme et sa générosité sans limite vis-à-vis des valeurs d’humanisme, de tolérance et de main tendue auxquelles il est resté viscéralement très attaché.
Son respect de la personne humaine quelques soit sa condition, ses origines ou sa religion n’affectait en rien son attachement et sa bonté à l’endroit de l’être humain dans ses palettes diverses et aux valeurs universelles dont il a toujours été le chantre, le vicaire et l’intrépide défenseur.
L’avocat des pauvres - comme aimaient à le rappeler et à le faire graver dans le marbre de ses nombreux bienfaits, ceux qui l’avaient connu - leurs préférences engloberaient tout à la fois son allocentrisme et ses coups de mains désintéressés à l’endroit des sans épaules.
Si le panthéon existait chez nous pour commémorer ce genre d'homme il serait surement à forte imprégnation humaine où battraient à l'unisson des cœurs désintéressés par le clinquant et l’éphémère comme celui du défunt.
Sa contribution aux valeurs humaines se traduisait exclusivement par des initiatives personnelles, sciemment engagées, en dehors de toute ostentation et très loin des feux de la rampe….
Ayant toujours était animé par l’empathie pour ses semblables qui lui ferait déplacer des montagnes gonflé à bloc par son ardent désir de venir en aide aux plus faibles et aux accidentés de la vie et ce, quelque soient le contexte, les contraintes ou les embûches.
Les legs incommensurables de Hadj Med constituent, encore aujourd’hui, les legs les plus importants qui n’ont jamais été démentis ni par l’usure du temps et moins encore par les langues fourchues.
Hadj Med repose comme le grand philanthrope qu’il a toujours été au cimetière de Sidi Yanes au coté des siens.
Il nous laisse la lourde tâche de continuer sans lui un chemin inlassablement miné par les rancœurs, les inégalités, le tribalisme, la Hogra et les injustices, nous lui promettons de faire de notre mieux pour le rendre fier des engagements que nous nous sommes jurés d’accomplir et dont nous sommes devenus quelque part les dépositaires .
C’est sur des paroles d’avenir que je voudrais terminer mon hommage, car c’est de ce coté là que Hadj Med en grand seigneur regardait toujours.
Nous essaierons à notre tour de transmettre la joie et la félicité de bien faire qu'il nous a si généreusement apprise.
Au revoir mon cher Hadj Med puisse la mansuétude de Dieu te couvrir de son exaltation infinie et que la terre te soit si légère.
Au revoir à vous également mes chers parents, au revoir à toi mon cher grand père Giacomo, je sais que vous êtes tous là aujourd’hui.
Amine Lotfi