La figue dans tous ses états ! Un fruit, une longue histoire et des histoires - P 5-

Publié le par LAGHOUATI

La figue dans tous ses états ! Un fruit, une longue histoire et des histoires - P 5-
5 - Les figues et le figuier dans les pensées populaires ! 
 
Dans la langue populaire, on a coutume de parler des traits physiques ou moraux des hommes et des femmes par comparaison aux caractéristiques des figues. Lorsque quelqu'un a le teint brun foncé, on l'appelle figue noire, en utilisant son appellation spécifique. Par contre, si une personne a la peau blanche, on la désigne par la variété de figue succulente qui lui correspond.
Il arrive aussi qu'on ait recours à la figue pour mieux traduire un désir, un sentiment, mais par animal sauvage interposé. Ainsi, dans un dicton populaire, le chacal aurait souhaité que la saison des figues dure deux jours.
Et que d'histoires légendaires en rapport avec les figues ! La plus connue est celle de Djeha qui a échangé au marché un sac de crottes d'âne bien tassées et recouvertes d'une couche de figues contre un autre sac de déchets animaux recouverts de semoule que lui aurait refilé un autre aussi malin que lui. Mais chacun heureux d'avoir trompé l'autre, ne tarda pas à échanger une fois le contenu du sac découvert. 
Les amoureux de la nature, quant à eux, préfèrent l'ombre des figuiers, épaisse et raffraîchissante, les feuilles caduques étant très larges et épaisses. Ce qui permet de donner un sens à ce proverbe relevé chez Boucheneb : "Un figuier vaut mieux qu'un jardin et un merdja de terrain vaut mieux qu'un feddan."
On ne peut pas terminer sur ce fruit béni, sans vous rapporter une histoire fantastique qui nous a été racontée par un enfant. Il s'agit d'un brave cultivateur qui a sélectionné parmi les figues qu'il avait cueillies, douze meilleures qu'il réserva au roi. Il les lui envoya par son fils. Ce dernier, qui eut la recommandation de les garder intactes pour satisfaire le roi, marcha si longtemps qu'il eut soif. Et comme il n'y avait pas d'eau en chemin, il en mangea une sous prétexte de se désaltérer. Cette première fut si douce et miellée qu'il eut envie d'en manger une deuxième et jusqu'à la onzième. Il ne lui restait qu'une pour rentrer chez le souverain. D'ailleurs,il hésita à demander audience auprès de lui. Mais comme il avait donné sa parole, il se fit présenter au monarque qu'il le reçut respectueusement avant qu'il ne lui ait offert la douzième figue. Le roi en fit un partage équitable et chacun des présents trouva délicieux le morceau qu'il avait reçu. L'enfant gourmand, heureux de l'issue de cette visite, reçut en récompense des louis d'or qu'il se dépêcha de rapporter à son père sans lui dire un mot sur les figues mangées. 
suite et fin .
Auteur : Boumedienne A. 

 

Publié dans AHMED MECHATTAH

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