Djaoubar Tahar a rejoint ses ancêtres-N.COTTE-
إنا لله وانا إليه راجعون
Djaoubar Tahar a rejoint ses ancêtres
Le vendredi 11 mars 2016, j’étais en visite à mon très cher ami Bedj Mohamed en sa villa de l’oasis nord et c’est là que j’appris, de lui, le décès de notre très cher ami Djaoubar Taher que Dieu l’accueille en Sa Miséricorde… En lui, Laghouat, perd l’un de ses enfants les plus aimables et les plus touchants, jamais on ne verra entregent plus diligent. Son apport à la conversation restera pour moi, Cotte Nouredine le summum de tout entregent civilisé et amène.
Pour les années qui suivirent l’indépendance, ce furent des années de braise pour notre petit Djaoubar Tahar. Il vivait, avec sa maman, dans un bouge. Il commença à négocier la vie par le plus petit de ses menus, il se levait tôt et livrait les beignets aux habitués nantis du coin puis, il commença à distribuer les journaux et apprit à lire entre les lignes ce qu’il y avait à lire. Puis, il acquit la réputation d’un « fort en maths. Et entrepris les études post universitaires en France. Il eut la nationalité Française comme un pacha, il n’y que faire de son doctorat, il devint un commis voyageur entre la Présidence Algérienne et ses multiples dépendances en France. Il devint expert en import-export. Il se trouve à tu et à toi avec… Chadli Bendjeddid, que Dieu les ait en sa Sainte Miséricorde. Il retrouva les talents que Dieu a mis en lui, il s’avéra terrible négociateur, il s’avéra avec le sourire qui fut le sien, le fameux négociateur à la Présidence. Il osa tenir tête à grand nombres de Généraux, et ce n’est pas peu dire, pendant la noire décennie, mais enfin, il avait la nationalité française, car
on a tôt fait de reconnaitre ses talents de négociateur et la nationalité n’est donnée qu’a ceux qui (estime-t-on) en avait le mérite.
Il vivait en un bouge au lendemain de l’Indépendance, certes, mais, il s’est construit depuis une maison que peu de Laghouati rêvent de posséder!
Il n’ait pas une fois que je l’ai rencontré au retour de ses randonnées parisiennes sans qu’il m’apporte de la lointaine France des nouvelles de mon ami, un homme de Batna qui fait sa vie professionnelle en l’hôpital de Broussais où j’ai séjourné en 1977. J’ai recommandé un livre de Jacques Benoist -Méchin Le Loup et le léopard, où la naissance d’un royaume. Ibn Séoud ; Peuchère, j’aurais dû savoir que cet écrivain de talent n’était ni plus ni moins qu’un collabo allemand, nous étions pour lui que des gens taillable et corvéable à merci. Heureusement, mon ami Batnéen, ayant lu le livre ne s’y laissa pas prendre, il me le dit. Il m’a fallut 40 ans pour comprendre que le Khalidj ou le Golf et l’Arabie, n’étaient ni plus ni moins que des colonisateurs au deuxième degré. Le premier degré appartient à Israël. Ceux qui dirigent le monde ne s’y trompèrent pas, il fut gracié, malgré de Gaulle, il fut honoré, et mena sa vie de collabo sans coup férir. C’est du moins un très bon écrivain.
Il n’est pas une seule fois que Djaouber m’est croisé sans jamais me demander de m’amener toutes sortes de médicaments dont j’avais besoin. Toujours, avec le sourire et la main dans la main et la main sur le cœur.
Mon ami Abdallah Babaghayou qui fait tout pour sa mère malade - Haja Setti- me rappelle que chaque fois que Djaouber se rendait en France, il ne manquait jamais de lui demander quel médicament, il fallait lui rapporter : « parce qu’il devait prendre le vol de Haja Setti et il ne lui pardonnait pas de ne pas l’avertir. » Il disait ça avec le sourire pénétrant dont il avait le divin secret.
Ainsi va la vie, cet après midi du 13 mars 2016 Djaouber Tahar a rejoint ses ancêtres ; il n’est que de voir cette foule nombreuse venue à Sidi Yanès pour témoigner que Djaouber Tahar a bien mérité de ses compatriotes.
« Nous appartenons à Dieu en Lui est le retour. »
N. COTTE