Commentaire sur le tableau d’Etienne Dinet

Commentaire sur le tableau d’Etienne Dinet

Le joli tableau d’Etienne Dinet  nous a mémorisé une scène d’enfants à Laghouat jouant à la « zoukhlaïta » qui consiste à former des petits tas de sable, un pour chaque fillette, car c’est un jeu de filles. Une d’entre elles, en faisant semblant d’ensevelir une « bayoudha » (grain de collier) par le passage de sa main simultanément sur tous les tas, dissimule le grain dans un seul parmi les autres. Une fois le tour est joué, chaque fillette pose sa main sur l’un des tas et commence à le fouiller. Il y a toujours un dernier tas inoccupé, il revient à celle qui mène le jeu. Celle qui trouve l’objet caché est la gagnante et c’est elle qui à son tour enfouit la bayoudha la prochaine fois.

Les fillettes sont vêtues de « malahfa » et d’une « ougaya », la tête étant coiffée d’une ou plusieurs « maharma ». Quant aux garçons, ils ne portent qu’un « hawli », la gandoura n’était pas connue à cette époque, de même que la robe pour les filles. La tête nue est rasée tout en laissant un cercle de cheveux au sommet du crâne et un toupet au-devant de la tête. Jusqu’aux années 50, quand on était petits, il y avait parmi nous des gosses qui étaient coiffés de cette manière, les enfants nomades avaient une « gouttaya ».

Les filles portaient des boucles d’oreilles qu’on appelle « mcharif » ou des « Ouda’ » (coquillage)  ودع. Ma grand-mère maternelle me racontait que sa grand-mère lui disait : « quand elle était enfant, avant l’arrivée des « nsara », elle jouait à la zoukhlaïta  avec les filles de son quartier « kaïlane ». Quand une bande d’autruches venait visiter la ville à la recherche de nourriture, on cachait nos oreilles avec les mains pour éviter qu’une autruche, en voulant piquer la ouad’a, arrache l’oreille de la gamine ».     

                                                                         Laghouat, le 21.02.2015      

                                                                        M. MOULAI